La Matanie est géographiquement à cheval sur la frontière des régions du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie. Située entre mer et montagnes, elle s'étire sur plus d'une centaine de kilomètres de littoral et couvre un territoire de 3 400 km carrés. Situé à quelques dizaines de kilomètres des noyaux urbains et villageois, l'arrière-pays s'offre comme un vaste territoire sauvage facile d'accès. Ayant un relief marqué par de nombreux sommets avoisinants les 1 000 mètres et par plusieurs grands lacs, le territoire non organisé (TNO) de Rivière-Bonjour, dont la Réserve faunique de Matane fait partie, est l'habitat d'une faune riche, surtout reconnue pour l'omniprésence de l'orignal.
Riche en diversité, surtout pour les amateurs d'activités de plein air, mais aussi pour les passionnés d'histoire et de découvertes, l'offre touristique de la région promet des découvertes surprenantes.
Parcourue depuis des millénaires par les autochtones, notre région apparaît officiellement dans l'histoire occidentale en 1603 lorsque Samuel de Champlain attribue le toponyme «Mantanne», à la rivière Matane. Selon l'hypothèse la plus répandue, ce toponyme serait attribuable à la langue micmac et signifierait «vivier de castor», une ressource jadis abondante.
Visitée sur une base saisonnière par des pêcheurs et des négociants en fourrures européens dès le 16e siècle, la région n'est colonisée que tardivement malgré la fondation de la paroisse de Saint-Jérôme-de-Matane en 1662 et la concession d'une seigneurie au Sieur Mathieu D'Amours de Chauffours, des deux côtés de la rivière, en 1677. Les premiers villages se développent, d'ouest en est, sur la côte du Saint-Laurent à partir principalement de la seconde moitié du 19e siècle grâce à l'exploitation de la forêt (ex. scieries, manufacture de bois de fuseaux). La colonisation se fait principalement par des Canadiens-français mais également par des migrants d'origine britannique (ex. Baie-des-Sables). Notons que le havre naturel à l'embouchure de la rivière Matane, la naissance de petites industries et le développement des infrastructures de transport (port et chemin de fer) permettent à Matane de s'imposer dès le début du 20e siècle comme le cœur économique régional.
Le développement de l'arrière-pays constitue une réponse du gouvernement du Québec à la grande dépression des années 1930. Pour lutter contre le chômage et la misère, sous l'impulsion du ministre Vautrin, un plan axé sur l'exploitation de forêt et sur l'agriculture permet l'érection de nouvelles paroisses en Gaspésie. Le peuplement de l'arrière-pays matanien a toujours été difficile et plusieurs paroisses arrachées à la forêt ont été fermées au milieu des années 1970 (Saint-Nil, Saint-Thomas-de-Cherbourg, Saint-Paulin-Dalibaire), en dépit de la forte opposition de la population manifestée dans le cadre des Opérations-Dignités. Malgré tout, plusieurs municipalités ont échappé à la fermeture et continuent à faire preuve de ténacité et à se développer.
Succédant au comté de Matane, la MRC de Matane est établie en janvier 1982 et, en janvier 1983, elle adopte un premier règlement pour encadrer le développement sur son territoire. Depuis, sa création, la MRC a été un acteur impliqué directement dans la mutation de l'économie régionale qui a fait une place plus grande au tourisme et aux nouvelles technologies, dont l'exploitation de l'énergie éolienne depuis quelques années. De plus, à la suite de la réorganisation municipale de 2001, la MRC est confrontée, plus que jamais, aux défis que pose la cohabitation harmonieuse entre un pôle urbain prospère, qui regroupe la majorité de la population, et de petites municipalités aux économies parfois fragiles qui englobent la majeure partie du territoire régional. En 2013, la MRC de Matane change de nom pour devenir la MRC de La Matanie.
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Rédigé par Catherine Berger et Marie-Claude Soucy
avec la généreuse collaboration de Gérald Tremblay, écrivain (Saint-Léandre)