374, avenue Saint-Jérôme
Matane, Québec
Construit en 1913 pour abriter un bureau de Poste-Canada, l’édifice fédéral est conçu selon les plans des architectes en chef du ministère des Travaux publics, sous la direction de David Ewart. L’année de la construction est indiquée dans le fronton en façade. Elle est entrecoupée des initiales du souverain régnant sur le Royaume du Commonwealth. Ainsi, les initiales GR rappellent aux passants que le Roi d'Angleterre Georges V règne en 1913 mais surtout, elles indiquent que le service postal est une société d’État. Depuis 1979, l’édifice sert de manège militaire.
Les détails architecturaux sont nombreux et ils contribuent chacun à leur manière à valoriser l’édifice reconnu parmi les lieux patrimoniaux du Canada depuis 1991. Cette reconnaissance spécifie notamment que la qualité de l’exécution est partout évidente. «La valeur patrimoniale du manège militaire découle de sa forme générale, de ses proportions, de ses matériaux de construction, de ses traits appartenant au style néo roman, de ses intérieurs et son rapport avec l’espace environnant.» Source: Martha Phemister, Bureau d’examen des édifices fédéraux du patrimoine, rapport de recherche disponible au http://www.historicplaces.ca/fr/rep-reg/place-lieu.aspx?id=11006&pid=0
Bon nombre de Matanais perçoivent la grande horloge de l’ancien bureau de poste comme l’image phare de la ville. Bien qu’agrandi à l’arrière pour les besoins de la poste vers 1950 et modifié en 1979 pour la milice qui l’occupe aujourd’hui, l’aspect original du bâtiment persiste. De sa forme harmonieuse, tout en étant complexe et diversifiée, se dégage l’imposante tour de l’horloge, coiffée d’un toit pyramidal sur lequel trône une boule de métal.
La base-corniche du toit se transforme, au milieu de chaque côté, en un toit cintré de lucarnes. Elles protègent les cadrans de l’horloge de l’écoulement des eaux. Quatre orifices percent ses murs pour recevoir les cadrans; ils possèdent chacun un encadrement de briques rayonnantes avec autant de clés de voutes décoratives en pierre. L’étage inférieur de la tour loge la cloche et son marteau; le son se répercute par des ouvertures rectangulaires sur deux des quatre faces de la tour.
Entre 1974 et 1999, l’horloge cesse de marquer le temps après l’avoir fait sans répit pendant 60 ans. Elle prend une longue pause de plus de 25 ans avant d’être entièrement restaurée en 1999, à l’initiative de l’horloger Max Fillion avec l’aide de Camille Thériault, sergent d’infanterie des Fusiliers du Saint-Laurent.
Fiche technique de l’horloge
L’étage de l’horloge: cette pièce mesure 3 m x 3 m avec une hauteur de 2,34 m. Au centre du plancher, on retrouve une sorte d’armoire en bois clair renferme le mécanisme. Cette armoire mesure 1,60 m en hauteur, 1,20 m en largeur et 0,86 m de profondeur. Sur les deux faces, elle a une paire de vantaux vitrés donnant accès au mécanisme de l’horloge; chaque vantail mesure 48 cm x 61 cm.
Le mécanisme lui-même mesure approximativement 0,84 m de largeur, 0,43 m de profondeur et 0,74 cm de hauteur. Un balancier de 1,53 m traverse le plancher jusqu’au plafond de l’étage inférieur, l’étage de la cloche. Un double système de poids - l’un pour la sonnerie et l’autre pour l’horloge - est suspendu dans un coin de la pièce et est relié à l’horloge par des poulies accrochées au plafond. Ces poids, grâce à un puits qui leur est aménagé, ont le loisir de s’allonger jusqu’au plancher de l’étage en dessous. Enfin, notons qu’il y a une petite plaque apposée à la base du mécanisme d’horlogerie qui porte l’inscription J. SMITH & SONS MIDLAND CLOCK WORKS DERBY ENG.
Tout ce mécanisme actionne quatre cadrans de 1,22 m de circonférence situés sur chaque mur de la pièce. Faits de verre épais dépoli, ces cadrans ont des aiguilles de 36 cm et 53 cm et des chiffres de 15 cm. Le soir, les cadrans sont éclairés de l’intérieur et l’on peut y lire l’heure comme le jour.
L’étage de la cloche: la pièce a strictement les mêmes dimensions que celle de l’horloge au-dessus. Le mur de l’ouest et celui du nord sont percés chacun de trois ouvertures larges de 30 cm et hautes de 1,53 cm. C’est par là que s’échappe les sons de la cloche.
Cette cloche est l’élément principal ici. Elle est suspendue à un support en bois haut de 1,53 cm et placé dans un coin du plancher. Aussi volumineuse qu’une cloche d’église, elle mesure 0,72 m de hauteur. L’ouverture, à sa base, a une circonférence de 2,54 m. Il faut noter que cette cloche ne balance pas. Le son est produit par un marteau qui frappe sur le bas de la cloche; ce marteau est relié par une broche au mécanisme d’horlogerie de l’étage au-dessus. Enfin, on peut lire cette inscription sur le pourtour de la cloche: JOHN TAYLOR & CY FOUNDERS LOUGNBOROUGH ENGLAND 1914.