426, avenue Saint-Jérôme
Matane, Québec G4W 3B5
Arthur Bouchard construit cette grande résidence en 1920. Elle devient, cinq ans plus tard, la maison du père de la propriétaire d’aujourd’hui, Mme Carmen Gagnon, fille d’Hector Gagnon. D’emblée, saluons les efforts de conservation du patrimoine bâti fournis par la famille Gagnon. Elle a su préserver l’aspect original de la maison de façon minutieuse. D’ailleurs, en juin 2002, le Conseil de la culture du Bas-Saint-Laurent lui attribue le Prix du patrimoine dans la catégorie conservation et restauration.
La maison de style Four square est composée d’une charpente à claire voie et est isolée de bran de scie. Sa toiture à pavillon est recouverte de tôle à la canadienne, suivant une ligne diagonale. Une grande lucarne dotée d’un toit à deux versants surplombe le comble à l’étage supérieur.
L’élément qui attire d’abord l’attention est la grande tour octogonale qui flanque le coin nord de la devanture. Majestueusement coiffée d’un toit triangulaire en huit pointes sur lequel une boule de métal supporte un mât d’où s'élance une flèche des vents, l’attrait de la devanture repose aussi sur la double galerie à balustres qui orne les deux étages en façade de même que l’entrée principale composée de deux portes vitrées. Les fenêtres à deux battants avec impostes sont toujours dans le même style aujourd’hui.
Gagnon & Frères Ltée , un employeur important de la Matanie
Comme le rapporte l’Abbé Antoine Gagnon dans la monographie de Matane publiée en 1945, Olivain Gagnon et son fils, Hector Gagnon commence par acheter un premier moulin à bois vers 1910. En 1920, ils en construisent un plus vaste et forment alors la Compagnie Gagnon & Frères Ltée. En 1936, c’est la filiale nommée Société industrielle de Matane qui voit le jour. Enfin, en 1939, les Gagnon incorporent une deuxième filiale; la Compagnie de bois du Ruisseau-à-la-Loutre où ils possèdent un moulin. L’entreprise Gagnon & Frères devient ainsi l’une des entreprises les plus prospères de Matane, ayant su traverser sans faiblir, les crises de l’entre-deux-guerres. En 1945, seulement à Matane, plus de cent hommes travaillent pour leurs comptes. (L’Abbé Antoine Gagnon, Monographie de Matane, pays de vents, de brumes et de visions, Rimouski, imprimerie générale de Rimouski, 1945, pp. 276-277)