230, avenue Saint-Jérôme
Matane, Québec G4W 3A2
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Site Web : www.ville.matane.qc.ca/
Vu du haut des airs, la forme de l'hôtel de ville de Matane peut rappeler celle d’un oiseau aux ailes déployées. Du sol, elle peut faire référence à une grande barque. Ces analogies entre la forme des nouveaux bâtiments et des aspects de la vie quotidienne sont fréquentes dans l’architecture depuis les années 1960. L’exemple le plus connu au Québec est le stade olympique de Montréal de l’architecte Roger Taillibert. Construit entre 1973 et 1976, la forme rappelle un coquillage géant ou une grande main aux doigts recourbés.
Inauguré en 1968, l'hôtel de ville est composé principalement de béton coulé et mouluré sur place. Le procédé permet d'affranchir la structure de l’édifice des angles droits habituels afin d’explorer les rondeurs par l’utilisation des nouvelles techniques de construction. «Le corps central adopte au sol une forme elliptique, mais tronquée aux deux extrémités. L’aile de la salle civique, rattachée au centre de la partie principale, a, elle aussi, une forme ovale mais non tronquée. La ligne du toit est concave sur les deux corps de l’édifice.» (Georgy Bouffard, Au pays de Matane, publication de la Société d’histoire et de généalogie de Matane, mai 2000)
Avant la construction de cet hôtel de ville, le conseil municipal siège dans une résidence de style anglo-normand construite en 1855. C’est la maison du premier marchand et ancien maire de Matane, Édouard Lacroix, qui y demeure jusqu’en 1888. Le notaire Gagnon s’en porte acquéreur en 1892 et y reste avec sa famille jusqu’en 1943. La maison devient alors la propriété de la ville qui l’occupe jusqu’au moment de sa démolition en 1969.
Situé près du Parc des Îles devant un étang formé par les eaux retenues par le barrage Mathieu d’Amours, l’hôtel de ville actuel occupe un site du patrimoine industriel légué par les premières industries de Matane. Depuis environ 1840, le site est investi par les premières scieries et moulins à bois de la région. La plus importante et la plus imposante de ces industries du bois est la compagnie Price.
Outre une filière déjà établie au Saguenay, à Montmagny, à Rimouski et à Price, la compagnie s’établie près de la rivière Matane pour développer son entreprise spécialisée dans la coupe et le sciage du bois vers 1860. La compagnie québécoise est le premier moteur économique de la région de Matane, sur lequel repose le travail de centaine de familles de la région. De cette scierie découle une variété de travail lié à l’industrie du bois dont la présence de la rivière est essentielle à son développement. L’ampleur de sa présence physique est aussi considérable; un moulin à scie, un autre à bardeaux, plusieurs garages et entrepôts, une immense cours à bois et les billots flottants qui sillonnent la rivière Matane sont autant d’éléments qui donnent le ton au paysage urbain de Matane. Ainsi, pendant près d’un siècle, les infrastructures de la compagnie occupent le site actuel de l’hôtel de ville.