Le barrage Mathieu D’Amours porte le nom du premier seigneur de Matane. Depuis 1971, il maintient le bassin du Parc des Îles en été et surtout il assure un certain contrôle du débit de la rivière par l’ouverture plus ou moins grande de ses valves. À l’automne 2007, il tient le coup lorsqu’une forte pluie fait grimper le débit de la rivière à 977 m cube/seconde alors qu’il a une capacité maximale de contenir 1000 m cube/ seconde.
Le barrage d’aujourd’hui est précédé de plusieurs autres. Dès les années 1840, des écluses retiennent aussi l’eau, cette fois dans le but précis de faciliter les opérations du premier industriel forestier de la région; le moulin à bois de François Buteau. Vers 1860, la compagnie Price, qui a déjà des filières dans le domaine établies ailleurs au Québec, achète le moulin Buteau et obtient les droits sur les limites à bois d’un vaste secteur de Matane. Rapidement, la compagnie devient la plus importante propriétaire de réserves forestières au Québec.
À Matane, elle est le premier véritable moteur économique de la région et les cents années d’opérations qu’elle mène ici sont déterminantes au niveau de l’emploi certainement, mais aussi par l’immensité de ses infrastructures qui donnent le ton au paysage urbain. Le barrage illustre bien cet état de fait; à l’époque de la Price, il sert à retenir les billots fraîchement coupés de dériver vers la mer, les dirigeant vers le moulin à scie. En 1900, on y installe une turbine à eau branchée sur une génératrice qui produit de l’électricité qui est notamment acheminée à la maison de leurs gérants, la maison Price, première résidence à bénéficier de l’hydro-énergie.