Website:www.parcdesiles.com
Au milieu de la rivière Matane se trouve le Parc de Îles, constitué d’îlots formés notamment par les résidus laissés par la compagnie Price après un siècle de travail lié à l’industrie forestière. La piste cyclable qui ceinture le parc porte d’ailleurs le nom de son fondateur, William Price, en guise de commémoration. En chemin, près du barrage Mathieu d’Amours, se trouve un vestige de la compagnie Price. Il s’agit de l’engin qui servait à actionner le dernier moulin de la compagnie, sauvé de la ferraille en 1967.
En été, le barrage retient suffisamment l’eau de la rivière pour y former un bassin. On y pratique différents sports nautiques tels que le pédalo et le kayak (disponibles en location) ou encore pour s’y baigner sous surveillance. La qualité de l’eau de la rivière Matane est également surveillée selon les critères du ministère de l’environnement.
Des aires de jeux pour les enfants et des appareils d’entraînement pour les plus grands sont aménagés sur les îles reliées les unes aux autres par des petits ponts. Un grand chapiteau permet de s’abriter et un golf miniature s’y trouvent également. Les îles sont abondamment parsemées d’arbres dont plusieurs sont matures et forment parfois des petites forêts voire des sous-bois.
Plusieurs sculptures publiques y sont édifiées. La plus récente est un inukshuk, réalisé par la Ville de Matane avec des pierres de la vallée de la Matapédia, pour commémorer le passage de la flamme olympique en Matanie lors des Jeux de Vancouver en 2010.
Depuis le début des années 70, il y a deux sculptures de Léonard Bouffard, fils du soudeur Arthur Bouffard.
Finalement, on retrouve quatre des sept sculptures réalisées lors d’un important symposium de sculptures tenu aux îles à l’été 1975. Organisé sous la direction de Firmin Firquet et Guy Mercier, le symposium est un succès inégalé et sans précédent. La critique post-évènement de Guy Robert paru dans la revue «Vie des arts» est d’ailleurs éloquente: «(...) Jamais je n’ai vu une manifestation artistique québécoise s’entourer d’autant de communiqués ni solliciter aussi ouvertement les opinions, les conseils et la participation (...) le symposium de sculpture a véritablement servi d’axe à d’autres manifestations culturelles et artistiques: expositions, théâtre, artisanat, chansonniers, jazz, activités pour les enfants (...) Il y a dans le Parc des Îles de Matane, sept sculptures monumentales qui témoignent désormais, et à travers la diversité de leurs qualités plastiques, d’un beau mouvement d’amicale collaboration.» (Guy Robert, Vies des Arts, «Le Symposium de sculpture de 1975, à Matane» vol. 20, no 81, 1975-1976, p.38)
Pour diverses raisons, les œuvres de Jacques Huet, Robert Pinel et André Geoffroy sont disparues. Bien conservées, celles de Delphis Bélanger, Jean Bélanger, Albin Courtois et Lisette Lemieux témoignent encore aujourd’hui de cet événement d’envergure, qui a su briser le cloisonnement de la pratique artistique en sollicitant la participation citoyenne.
Plus de cent propositions sont reçues suite à l’appel de dossier lancé aux sculpteurs de tout horizon. Les organisateurs en retiennent vingt qui sont présentées sous forme de maquettes aux Matanais invités à déterminer celles qu’ils aimeraient voir édifiées dans leur nouveau parc urbain au moyen d’un suffrage.
Denis Hardy, le ministre des Affaires culturelles à l’époque, avance qu’il s’agit d’une application vivante des principes qu’il pose comme base des politiques qu’il dirige. «La conception élargie de la culture exige son rayonnement à travers les couches d’une population. La culture, sa conception moderne, n’est plus le privilège d’une petite élite; elle est la vie d’un peuple dans ses actes quotidiens. Et il en résulte la participation des citoyens aux événements culturels, l’utilisation de leurs dons individuels et la coordination de leur possibilité sont, en quelque sorte, les points cardinaux de la politique moderne d’un ministère des Affaires culturelles.»